Des élèves de seconde et de première du lycée Ferdinand Darchicourt à Hénin-Beaumont ont réalisé des reportages sur le renouveau culturel dans le bassin minier. Le territoire doit jongler entre la mémoire de son passé industriel et minier, et la volonté de se présenter comme un territoire tournée vers le futur. Un renouveau auquel le développement culturel participe amplement : le musée du Louvre-Lens, les musiques actuelles avec la salle du Métaphone, etc.
Du 27 mars au 22 juillet 2019, le Louvre-Lens accueille une exposition autour d’Homère. Y sont exposées de nombreuses œuvres d’art célèbres liées à ce poète de l’Antiquité. Mais qu’en est-il des œuvres d’art contemporain de cette exposition ? Comment le public réagit-il face à ces œuvres ? Des lycéens nous répondent…
L’exposition Homère est en lien avec l’association Euralens 2019, plus précisément son projet Odyssée, qui a pour but de revaloriser le territoire du bassin minier. Au cœur de cette exposition, le public peut découvrir plus de 300 œuvres sélectionnées par les commissaires de l’exposition. Celles-ci sont choisies pour comprendre qui était Homère, comment il inspire les artistes depuis plus de 2000 ans. Le public est ainsi accueilli des plâtres des dieux de l’Olympe. Il retrouve également les personnages de l’Iliade et l’Odyssée : Ulysse, Achille, Pénélope, Calypso ainsi que la sorcière Circé peinte par le peintre anglais Waterhouse.
Des œuvres d’art contemporain plus énigmatiques
Plus surprenant, voire plus déstabilisant, des œuvres d’art contemporain sont également exposées. C’est le cas de Achilles mourning the death of Patroclus (Achille pleurant la mort de Patrocle) de Cy Twombly. Que raconte cette œuvre et quelle est la réaction des lycéens face à cette œuvre ? L’œuvre de 1962 étonne par sa grandeur et son originalité : celle-ci étant très abstraite, elle se distingue des autres œuvres exposées dans la salle. Elle décrit l’épisode très célèbre de l’Iliade de la dispute entre Achille, guerrier intrépide renonçant à la conquête de Troie, et Agamemnon. Suite à cette dispute, Patrocle, son jeune cousin, assoiffé de gloire, décide de combattre pour rendre espoir aux Grecs, mais finit par être tué par Hector, le prince troyen. L’artiste américain a utilisé le rouge pour représenter le sang de Patrocle et le dispose à la main et au couteau. Au centre du tableau, il a écrit le titre, ainsi qu’une frise chronologique qui symbolise la vie de Patrocle.
Question de regards…
Pour les élèves de seconde qui ont découvert cette œuvre, ce tableau est trop abstrait de sorte qu’il est impossible de le comprendre si l’on ne connaît pas l’histoire qui se cache derrière, tant les éléments représentés sont difficiles à dissocier. Même si la majorité des élèves est restée circonspecte face à cette œuvre, que certains considèrent comme du « gribouillage » ou du « coloriage », ils pensent tout de même qu’elle a sa place au cœur de l’exposition car celle-ci permet de créer un lien entre le texte d’origine, l’époque ancienne et l’époque contemporaine.
Preuve s’il en est qu’il faut éduquer le regard à l’art contemporain.