L’éducation populaire aux médias en région Hauts-de-France avec le réseau EMI’cycle
Le réseau EMI’cycle rassemble des praticiens et praticiennes de l’éducation aux médias, à l’information et à la liberté d’expression en région Hauts-de-France. En 2024, avec le soutien de la DRAC Hauts-de-France et de la DRAJES Hauts-de-France, des membres d’EMI’cycle ont questionné leurs pratiques pour mettre en évidence les liens et les apports de l’EMI pour leurs publics, dans le champ de l’École et en dehors.
Ces capsules vidéo s’adressent aux professionnel·les désireux de comprendre ce qui se joue dans les ateliers d’éducation aux médias. Elles sont à votre disposition pour toute utilisation qui vous semblerait pertinente.
Contribution : EMI’cycle
Réalisation : CARMEN
Entretiens : Amandine Kervella et Clémence Leleu
Tournage : Clément Juillard
Montage : Lucas Roxo
Étalonnage : Leo Kekemenis
Mixage : Tom Nollet
Motion Design : Jérémy Amaral
Coordination : Clémence Boulfroy
L’éducation populaire aux médias et l’École
Dans le réseau EMI’cycle nombreux sont les praticiens et praticiennes à rattacher leurs pratiques de l’éducation aux médias et à l’information à l’éducation populaire esquissant ce qui apparaît comme une « éducation populaire aux médias ».
Comment définir cette EMI ? Quelles sont les démarches qui la structurent ? Les méthodes qui la font exister ? Quels liens avec l’univers scolaire ? Qu’en disent ceux et celles qui la mettent en œuvre ?
L’ancrage de certaines pratiques d’EMI du côté de l’éducation populaire participe d’un mouvement de retour de la référence à l’éducation populaire observé depuis le début des années 2000 chez ceux et celles qui s’engagent dans l’éducation en dehors de l’École. Après une période où cette éducation était plutôt perçue négativement – critiquée dans son institutionnalisation, jugée dépassée (Richez, 2007, p. 5), etc.- l’éducation populaire apparaît à nouveau investie d’une dimension positive.
Au sein d’EMI’cycle, certain.es trouvent dans l’éducation populaire des outils, des techniques d’intervention, des manières de faire, etc. D’autres y puisent aussi des valeurs, des intentions, des idéaux. Certains inscrivent précisément leurs actions dans l’héritage de différents mouvements ou théoriciens aux origines de l’éducation populaire, d’autres expliquent avoir fait de l’éducation populaire « sans le savoir ».
Cette variété d’appropriation et d’expériences rappelle que l’éducation populaire est irréductible à une définition fixe strictement encadrée. Elle est « par définition indéfinissable » (Térard, 2007, p. 88). Lorsque les membres d’EMI’cycle racontent leurs expériences de l’EMI se retrouvent néanmoins certains des « invariants » (Richez, 2007, p. 10) qui structurent l’éducation populaire.
L’éducation populaire aux médias pratiquée dans le réseau EMI’cycle repose ainsi sur des méthodes pédagogiques dites « actives » qui rompent avec une transmission descendante des savoirs. Ces pédagogies ne sont pas exclusives à l’éducation populaire et se retrouvent également dans le cadre scolaire. Leur centralité dans l’éducation populaire aux médias permet cependant qu’y soient développées des formes d’éducation complémentaires à celles existants dans l’École, permettant à ceux et celles qui la pratique de tendre vers l’idéal d’émancipation qui fonde éducation populaire et éducation populaire aux médias.
Amandine Kervella, enseignante chercheuse, Université Lille
- C’est quoi l’éducation populaire aux médias et à l’information ?
Comment les praticiens et praticiennes du réseau EMI’cycle définissent-ils l’éducation populaire aux médias ? Sans chercher à en proposer une définition unique, ils et elles nous expliquent comment cette éducation se concrétise dans leurs pratiques.
- Comment avez-vous découvert l’éducation populaire ?
Pour des acteurs et actrices d’EMI’cycle l’éducation populaire constitue une découverte ancienne, pour d’autres elle est plus récente. Certains et certaines en ont pratiqué des formes sans le savoir. Ils et elles racontent leur rencontre avec l’éducation populaire.
- Quels sont les objectifs de l’éducation populaire aux médias et à l’information ?
Le fait de se reconnaître dans l’éducation populaire aux médias et à l’information induit de donner des objectifs spécifiques aux actions menées pour inscrire l’éducation aux médias et à l’information dans une dynamique d’émancipation.
- Quelles sont les limites de l’éducation populaire aux médias et à l’information ?
Par delà les objectifs que l’on se donne, la réalité des actions menées invite à examiner ce qui se passer concrètement sur les terrains de l’éducation populaire aux médias et à l’information pour répondre à cette question : quelles sont les limites de cette forme d’éducation aux médias et à l’information ?
Au final : qu’apporte l’éducation populaire aux médias ? Les membres d’EMI’cycle répondent à cette question à partir de leurs expériences.
L’éducation populaire aux médias en région Hauts-de-France :
des terrains, des publics, des projets, des enjeux
- Créer des vocations, avec Léandre Leber, journaliste pour Les Gazettes Amiens
Léandre Leber est rédacteur en chef des médias édités par l’association Les Gazettes, dont gazettesports.fr depuis 2014. L’action bord terrain présentée ici s’adresse aux associations sportives.
- Réconcilier et valoriser, avec Rémi Upravan, journaliste de Radio Campus Amiens
Rémi Upravan est journaliste pour Radio Campus Amiens, média social de proximité créé en 2010. L’association Au-dessus des toits qui édite ce média adresse notamment son action éducative aux adultes, parmi lesquels des personnes en détention.
- Faire dialoguer l’art, l’EMI et les gens, avec Jeanne Bailly, journaliste d’Exprime à Lille
Jeanne Bailly est journaliste pour le média Exprime qu’elle a co-fondé sur la Métropole lilloise. Leurs actions éducatives suscitent la participation médiatique citoyenne. L’un d’entre elles est menée avec des familles en partenariat avec la Maison Folie Moulins.
- Rapprocher les gens de l’information (et l’information des gens), avec Nicolas Promsy, directeur de l’Association Nogentaise de l’Audiovisuel
Nicolas Promsy est directeur de l’Association Nogentaise de l’Audiovisuel créée en 2016 dans l’Oise. L’ANA développe, entre autres actions, le Club Média, espace d’expression et de création où de jeunes personnes prennent la parole sur des sujets qui les concernent, les intéressent ou les préoccupent.
- Créer des rencontres intergénérationnelles, avec Al Butaye, coordinateur des services civiques de l’AFEV Dunkerque
Al Butaye accompagne des jeunes en service civique avec l’Afev Dunkerque pour créer des temps d’échanges avec les publics des bibliothèques qui n’auraient peut-être jamais dialogué autrement.
- Bouger les regards, avec Clémence Leleu, journaliste indépendante
Quand l’éducation populaire aux médias permet de voyager en dehors de sa propre réalité. La journaliste Clémence Leleu revient sur une expérience menée auprès de la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ).
- Accompagner l’émergence de médias citoyens, avec Lucas Roxo journaliste et documentariste du Collectif La Friche
Lucas Roxo est co-fondateur du collectif de journalistes indépendants La Friche. Ce collectif se distingue par les nombreux médias jeunes qu’il a faits naître. Ici, l’expérience menée à Mayotte.
- Ce qui doit être fait, avec Laurent Lapo, directeur de Télé Baie de Somme à Abbeville
Depuis sa création en 1989, Télé Baie de Somme mobilise, accompagne et relaie la parole des habitants et des habitantes à Abbeville. Laurent, son fondateur, revient sur l’expérimentation d’un atelier de pratique de média spécifiquement dédié aux femmes.
- Agir pour la dignité, avec Clément Juillard, médiateur culturel de l’association CARMEN à Amiens
Une vingtaine de personnes, des caméras, des micros, des ordinateurs et 48 heures pour tourner des films, dans l’entraide et sans esprit de compétition. Plus qu’une expérience d’éducation aux médias, voici une expérience humaine rapportée par le médiateur culturel de l’association CARMEN.
- Créer des espaces de coopération, avec Virginie Wojtkowski, journaliste indépendante
Aujourd’hui, l’éducation aux médias s’exerce aussi au FRAC Grand-Large de Dunkerque. Un projet présenté par la journaliste Virginie Wojtkowski d’éducation par une pratique dynamique et collective de média.